Destin?.... Foutaise! [Jung Jin Woo]

Le soleil se lève en même temps que toi encore une fois aujourd’hui. À croire qu’il te fuyait. Avoir du mal à trouver le sommeil mais aucuns problèmes pour se réveiller, c’est une situation que tu détestais. Tu commençais à être fatigué mais rien dans tes traits ne le montrait, ni dans tes gestes. Tu étais ce genre de personne qui cachait quand quelque chose allait mal, qui quoi qu’il arrive ne montrait jamais qu’il n’allait pas bien. Par chance aujourd’hui tu aurais surement l’occasion de te reposer. Aucun cours à suivre, ce qui était un peu triste mais une bonne chose aussi étant donné qu’aujourd’hui tu vas pouvoir pratiquer un peu ce pourquoi tu étais aussi venu ici. Faire de la musique. Tu avais commencé la musique juste un peu avant d’avoir déménagé vers l’âge de 11 ans. Tu le faisais pour t’amuser, c’était un passe-temps comme un autre. Tu pratiquais différents instruments, ne sachant pas quoi choisir, n’ayant pas de préférences. Après ton déménagement, la musique est devenue un moyen pour toi de t’évader. Elle est devenue vital, tu en avais besoin pour ne pas sombrer. Car tu n’avais plus d’ami et tu ne voulais pas t’en faire de nouveau parce que tu voulais ceux de ton ancien quartier. Tu voulais ton meilleur ami, mais c’était impossible. Alors la musique était devenue un moyen de t’exprimer, puis tu t’es spécialisé. Le piano était ton instrument fétiche, grâce à lui tu avais découvert que tu savais chanter. Tu avais participé à divers spectacles, te faisant de nouveaux amis ayant les mêmes passions que toi. Mais ce n’était pas exactement une période de ta vie que tu veux te souvenir. Il y a des choses bien qui s’était passé mais il y a aussi des choses tristes que tu souhaite oublier bien que tu n’y arrive pas. La déprime, tu l’as connu pendant un moment dans cette période, tu n’as pu t’en débarrasser qu’à ton entrée à l’université. Une université où tu allais pouvoir développer ton potentiel, ton don pour la musique et le chant. Bien sûr tu ne crois pas en toi, mais tu travaille du mieux que tu peux afin d’être sûr de faire la fierté de tes parents. Ils t’ont demandé, il n’y a pas si longtemps ce que tu aimerais faire plus tard, leur regard brillait en pensant que tu allais faire un travail de mérite, qui te donnerai une certaine renommé. Tu leur as répondu que tu ne savais pas. Comment leur dire que tu voulais vivre de ta passion pour la musique. Que tu voulais être chanteur ou musicien, entrait dans un grand conservatoire et être un des meilleurs. Enfin si tu le pouvais, bien évidemment.

Aujourd’hui tu te rends donc à la salle de musique. Le piano qui s’y trouve t’appelant depuis un moment maintenant. Cela fait tellement longtemps que tu n’y es pas aller pour passer du bon temps. Et puis c’est différent des cours quand tu y vas de ton propre chef. Tu peux jouer ce que tu veux, chanter ce qui te passe par la tête, selon comment tu te sens, tu t’exprime à ta manière. En cours, la plupart du temps, tu ne fais que ce que dis le prof, enfin c’est l’utilité même d’un cours. Tu t’améliore de jour en jour et c’est ce qui compte. Et puis tant que tu as des moments comme celui-ci où tu peux faire ce que tu veux, tu ne te plains pas. Tu ne t’ais jamais plains d’ailleurs, tu n’en vois pas du tout l’intérêt. Se plaindre c’est ne pas être satisfait de sa situation, en vouloir plus encore et encore et surtout que tout soit comme on le veut. Tu n’étais pas comme ça, d’ailleurs tu détestais les personnes de ce genre. Tu ne savais pas comment réagir avec eux, tu ne les supportais tout simplement pas. Toute personne étant sadique, méchante, violente, égoïste, était le genre de personne que tu ne pouvais pas voir en peinture. Parce que tu estime que tout le monde est pareil, et qu’il n’y a pas à montrer que l’on est plus fort pour essayer de piétiner ceux qui ne veulent pas faire preuve de violence. Enfin, comme te surnommer tes anciens amis, tu étais un petit ange sous lequel ce cache un véritable démon, si l’on cherchait à te faire du mal ou tout simplement en abusant de ceux que tu aime. Beaucoup pourrait trouver ça bête, mais c’est normal de vouloir protéger les autres, surtout s’ils ne peuvent rien faire eux-mêmes. Dans les cas extrêmes où quelqu’un arrivait à te sortir de tes gonds, ce qui était on doit l’avouer bien difficile parfois, tu t’enfermais et écouter la musique. Ou lorsque tu le pouvais, tu venais ici à la salle de musique et tu te défoulais jusqu’à ne plus avoir de voix. Tout comme tu comptais le faire aujourd’hui même si ce n’était pas pour les mêmes raisons. Aujourd’hui, tu voulais simplement un moment tranquille. Et par la même occasion, tu allais profiter pour faire tes devoirs, ou révisais tes leçons dans les différentes matières musicales où tu es. D’ailleurs, si tu ne trompais pas, tu avais quelqu’un à rencontrer aujourd’hui et ici même. Idée du prof. Un projet inter-formation, tu ne savais même pas avec qui tu allais tomber, tu savais simplement que cette personne était dans la section composition. Ils devraient tous les deux créer une chanson, une musique entrainante. Mélangeant le talent de l’autre pour la composition et le tien pour le chant, ainsi que votre talent de musicien pour jouer avec les instruments de votre choix. Tu étais pressé de pouvoir commencer ce projet, tu espérais simplement que la personne qui sera avec toi, sera aussi enthousiasme. Le seul problème était que vous aviez rendez-vous, sans même en connaitre l’heure. Tu présume donc que si tu reste ici tout la journée, vous finirez par vous croiser ainsi ça faisait d’une pierre deux coups. Tu allais à ton rendez-vous tout en t’amusant à faire passer le temps sur le piano. Prenant place devant l’instrument, tu commence à jouer quelques notes. Tes doigts glissent sur les touches de ce piano, tu es très inspiré pour une fois. Plongé dans tes pensées, tu ne te rends compte qu’au moment où la porte se ferme que quelqu’un vient d’entrer. Te retournant, sourire aux lèvres, ce sourire finit cependant par quitter peu à peu ton visage.

Que pouvait-il bien faire ici ? Tu te rappelais comme-ci c’était hier. Tu avais une très bonne mémoire et ne pouvais pas te tromper. Car la personne qui était devant toi, était une personne que tu aurais espérer ne plus voir pendant un bon moment. Tu ferme les yeux comme pour chasser de mauvaises pensées, et prie pour qu’en les ouvrants tu sortes de ce mauvais rêve. Mais tu dois t’y résoudre en le voyant toujours en face de toi, que c’est la réalité. Lui qui t’a trahis, il n’y a pas si longtemps et puis que pouvait-il bien faire ici. Depuis le temps que tu étais dans cette université, tu ne l’avais jamais rencontré, alors comment se faisait-il qu’il soit ici. Et qu’il est accès à la salle de musique, qui la plupart du temps était réservé pour les élèves ou professeurs. De plus, il fallait que tu le rencontre aujourd’hui alors que tu devais passer une bonne journée, que tu devais rencontré quelqu’un pour un super projet. Bloquant un instant sur la situation, tu commence par écarquiller les yeux. Tu priais pour que ce que tu pense en ce moment soit faux, que la personne qui se trouvait là debout devant toi, n’allait pas être ton partenaire. Surtout que c’était un projet long, il n’était pas sûr que vous vous en sortiez tranquillement comme tu as l’habitude de le faire. Te levant de l’endroit où tu étais assis, tu avance de quelque pas.

« Mon partenaire pour le projet, c’est toi ? »

Pourvu qu’il dise non, c’est ce que tu répétais seconde après seconde là. Tu ne voulais pas avoir raison. Tu ne voulais pas avoir à le supporter. Tu ne voulais surtout pas qu’encore une fois, on te fasse du mal.

S’il y avait bien une chose dans la vie qui lui donnait envie de se lever, d’affronter la réalité de sa vie, de son présent, c’était bel et bien la musique. La musique était résolument sa muse à ses yeux, l’élément indispensable de sa vie dont il ne pouvait nullement se passer. Tel un besoin vital comme s’il s’agissait de l’air pour respirer, il ne pouvait point passer une journée sans avoir frôlé des doigts ne serait-ce qu’une seconde une corde de sa guitare ou une touche d’un piano quelconque. S’il était résolument honnête avec lui-même, il reconnaitrait résolument que cette passion était sa première maitresse, amante. C’était à son contact, en la pratiquant qu’il était en mesure de passer outre toutes les barrières qu’il avait apprit à construire autour de lui. Méfiant envers les autres comme on lui avait inculqués, il n’était résolument point de ses hommes qu’on pouvait approcher aisément. Le fait qu’il souriait peu souvent venait sans aucun doute en adéquation avec son apparence si austère aux premiers abords. Sourire pour lui était résolument quelque chose de très rare et à la fois fort logique. Dès son plus jeune âge, il avait baigné dans le côté le plus sombre de société, celui où on pouvait se retrouver la gorge égorgée uniquement parce qu’on n’avait pas les moyens de payer des intérêts trop élevés pour avoir contracté un emprunt auprès de sa chère famille.

Mafieux, sans aucun doute qu’il avait toujours été programmé à le devenir. Quand bien même son père s’était évertué à le préserver de ce milieu, leur laissant pleinement le choix de vivre une vie stable à la marge de ce royaume qui était le leur, il n’en restait pas moins qu’ils avaient du apprendre toutes les armes pour y survivre et gouverner ce dernier la tête haute. A croire que leurs géniteurs avaient parfaitement cernés leurs personnalités en leur attribuant des futures fonctions bien définies. Ho Young le maitre des lieux, celui qui dirigerait tout d’une main de fer, celui qu’on craindrait comme la peste tellement sa cruauté pouvait être sans égal. Un loup sanguinaire qui se cachait derrière l’apparence si agréable d’un jeune homme qu’il n’était pas totalement. Jin Woo pour sa part, comme son père semblait l’avoir remarqué ne souhaitait nullement faire parti de ce milieu. Le mouton noir du troupeau alors ? Sans aucun doute, il ne s’était jamais senti être réellement à sa place, d’être dans un monde qui ne le comprenait point et qui ne pourrait jamais le comprendre. Seule Yung Sook pouvait comprendre ô combien cet avenir qu’on avait dépeins pour sa personne ne lui convenait nullement, tout comme il ne convenait point à celui qu’ils entrevoyaient pour leur fils.

Une paternité qu’il n’avait nullement vu venir, qui s’était imposée à lui en secret à cause d’un accident, d’une connerie de son frère. Une stupidité d’adolescent qui l’avait obligé à adopter des choix qui n’auraient nullement été les siens autrement. Pourquoi ? Tout simplement parce que le jeune homme était une personne bien trop bienveillante et protectrice envers ses proches. S’il n’avait nullement prit la décision d’assumer la connerie de son jumeau, de ce frère qui n’était résolument plus rien à ses yeux dorénavant, résolument qu’il aurait vu deux des êtres les plus chers à son cœur être tués sous son regard pour faire d’eux des martyrs, des exemples que l’ensemble des sbires ne devaient jamais reproduire s’ils ne souhaitaient nullement avoir le même destin. Les lois de leur clan était assez stricte sur cela, très conservatrice, une femme d’un haut statut, fille d’un haut chef, ne devait avoir de relations qu’avec l’homme qu’après le mariage de préférence avec l’homme qu’elle aurait choisit. Dans leur clan, la place de la femme était résolument aussi importante que celle d’un homme, elles étaient des personnes qu’ils se devaient de respecter car elles étaient résolument les éléments indispensables pour engendrer la nouvelle génération, succession de ce dernier. En gros, elles se devaient d’être traitées comme des reines, déesses pour celle qui se trouvaient être à un haut rang dans la hiérarchie de l’organisation. Il est donc évidant que l’histoire entre Ho Young et Yung Sook aurait finie très mal s’il n’était point intervenu.

Seulement en faisant cela, en venant en aide à sa meilleure amie, la seule femme de sa vie à ce jour, il avait dut tirer un trait sur sa propre liberté. De loup solitaire qui marchait en marge de la société qu’avait été la sienne depuis sa plus tendre enfance, il était devenu un membre à part entière de celle-ci, étant résolument le futur maitre des lieux pour certains. La prison dont il avait souhaité s’échapper durant tant d’années, l’enserrait de plus en plus fortement pour le garder en son sein et m’obligeait à devenir ce qu’il aurait toujours dut être : un membre à part entière. Seulement et ce jour après jour, il se sentait opprimé, étouffé par cela. Il avait tellement dire adieu à tellement de choses en acceptant de lier son destin à sa meilleure amie, en devenant secrètement le père de l’enfant de cette dernière, a commencé par l’homme qu’il aimait. Même deux ans après les faits, Jo Sung n’avait nullement quitté ses pensées. Lorsqu’il fermait les yeux, qu’il laissait son être s’évadait loin de cette réalité dans laquelle il n’était qu’un simple pantin, il le voyait de nouveau, retrouver la douce chaleur que ses sourires lui avaient prodigués tout comme la douche chaleur de son être. Se faire du mal, encore et toujours, était résolument la malédiction de tout homme qui se respectait. L’être humain était connu pour être un insatisfait qui peu importe si tous ses besoins étaient satisfaits, il ne pouvait que s’en créer d’autres comme l’avait démontré Maslow dans sa fameuse analyse de son échelle des besoins. Cela avait toujours été ainsi et penser à ce qu’il pourrait être désormais si tout ceci n’avait pas eu lieu, cela n’avait point de sens. Le passé était ce qu’il était, il fallait toujours aller de l’enfant. Pourtant c’était bien plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsqu’on avait vraiment aimé.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, qu’il avait fait songer au principal concerné, il l’avait quitté par amour. Un choix qui ne lui avait été nullement été facile de prendre, peut être même qu’au fond une partie de son être réprouvait le choix qu’il avait fait mais il avait rompu sans un mot, ni une explication dès qu’il avait prit la décision d’épouser sa meilleure amie en secret. A ses yeux plus brusque et terrible serait la séparation, plus ils auraient une possibilité d’avancer de nouveau sur le chemin qui se traçait sous leurs pieds, d’avoir accès à un autre bonheur. Du moins toute sa décision se reposait sur cet argument. Un argument qui semblait de plus en plus bancal alors qu’il constatait qu’il n’avait nullement réellement avancé depuis. Qu’en était-il pour Jo Sung ? Du plus profond de son cœur, il espérait qu’il avait sut le faire de son côté. Peut être était-ce fort égoïste de sa part mais il s’était toujours senti incroyablement coupable de lui avoir fait vivre cela, d’avoir employé de tels mots secs et tranchants qui n’allaient nullement en totale adéquation avec l’homme qu’il lui avait toujours montré. C’était un peu comme s’il avait prit la décision de se montrer aussi salop que son jumeau l’avait été avec Yung Sook. Comme quoi finalement lui aussi pouvait être un monstre.

S’il pensait à tout cela, c’était résolument parce qu’il était en train d’écrire les paroles du morceau qu’il avait commencé à composer quelques semaines auparavant. Ce morceau était résolument un retour aux sources, au garçon qu’il avait été quand il s’était découvert cette passion dévorante qu’était la musique. C’était en toute objectivité, un bon morceau avec une belle énergie quoiqu’un peu mélancolique. Le genre de sonorité qui pouvait résolument s’ancrer à un esprit et y rester. Il lui fallait donc de belles paroles et surtout trouver une belle voix, bien différente de la sienne pour ce morceau. En chantant ce dernier quand bien même possédait-il une belle voix, il ne serait nullement en mesure de retranscrire pleinement le message qu’il souhaitait qu’elle fasse passer. Il travaillait donc depuis le début de la matinée dans cette cafétéria résolument vide, assit à une table alors qu’il griffonnait des paroles sur des feuilles de papiers, en rayant certaines pour en écrire d’autres. Il ne savait pas depuis combien de temps ils se trouvaient dans cette pièce ni même le temps qu’il lui restait à passer avant devoir retrouver son partenaire. Un travail en commun avait été décidé par les professeurs des formations chant et composition pour faire se rencontrer les étudiants et les faire travailler en équipe. Il n’avait aucune idée de qui allait être son partenaire. A vrai dire, il était très discret à l’école, se contentant seulement de faire son travail sans pour autant s’intégrer véritablement dans sa classe. Chacun faisait sa vie et il faisait la sienne, tout simplement.

Regardant l’heure qui s’affichait sur son portable, lui annonçant qu’il lui restait que dix minutes pour rejoindre son camarade, il plia les feuilles et partitions dans son bloc note qu’il rangeant dans son sac bandoulière. Il quitta donc rapidement les lieux pour se rendre au point de rendez vous, remarquant que ce dernier était déjà arrivé. De dos, cette silhouette lui sembla familière mais c’est lorsqu’il pénétra réellement dans la dite pièce enfermant derrière lui qu’il se rendit enfin compte que cette personne se trouvait être celle qu’il avait fait toujours en sorte d’éviter durant 2 ans : son ex.

Le sourire que ce dernier s’apprêtait à lui tendre sembla disparaitre comme s’il n’avait été une illusion, plongeant la salle dans un silence empli de gêne et aussi lourd que du plomb. Il pouvait sentir sa poitrine avoir du mal à trouver son rythme alors qu’une culpabilité assené son être de toute part. Lorsque ce dernier lui demanda s’il était son partenaire pour le projet, il se rendit bien compte que sa voix lui implorait muettement de dire non, de ne point lui faire vivre l’enfer de nouveau. Inconsciemment et peut être parce qu’il l’avait très bien connu, avait su lire en lui, il sut que tout comme lui, il n’avait pas vraiment tourné la page. Quelque peu déstabilisé par la question, il déglutit doucement en murmurant.

« Si tu te trouves présentement dans cette pièce… et que tu fais parti de la section « chant », oui je suis ton partenaire pour ce projet. »

Sa voix se voulu être neutre, dénuée d’émotion mais tout cela n’était qu’illusion. La tension dans son corps était telle qu’il se sentait trembler du bout des doigts. Un réflexe habituel, l’intima à prendre son paquet dans ses mains en retirant une cigarette avant de prendre conscience qu’il ne pouvait point fumer. Rangeant ce dernier, il se passa la main derrière la nuque, se décontractant les muscles raides alors qu’il poursuivait.

« Désolé de ne pas être le partenaire que tu attendais… mais faudra faire avec. Faisons seulement de faire en sorte de faire du bon travail comme toujours, tu veux bien ? Je me doute que je suis bien le dernier homme que tu voudrais avoir pour partenaire désormais… »

Sur ces mots, il soupira résolument tendu alors qu’il posait son regard sur le piano et Jo Sung ajoutant seulement. « Un piano-voix, ça te semble convenable ? Ta voix serait parfaite et je suis sur que cela rendra merveilleusement bien. »

Lorsque tu avais pénétré dans cette pièce et que tu avais commencé à jouer quelques petites notes sur ce magnifique piano qui ne faisait que t’implorer, tu n’aurais pas imaginé que la suite allait se passer comme ça, t’apportant par la même occasion une mauvaise surprise. Tu aurais peut-être dû attendre avant de venir ici, arriver en dernier avec quelques minutes de retard pour pouvoir fuir. Car si ça avait était le cas, tu serais surement loin maintenant, tu ne resterai pas dans la même pièce que lui. Malheureusement maintenant il était trop tard et puis tu aimais tellement jouer de cet instrument. Tu n’avais jamais pu résister à l’envi d’en toucher un, surtout si tu savais qu’il y en avait un à proximité de toi. Ce qui était le cas présentement. Un ami t’avait prévenu que la salle aurait été libre aujourd’hui, que tu pourrais t’y rendre histoire de te changer les idées et de faire passer ton temps libre. Tu avais profité alors pour prévenir ton chef de projet pour qu’il prenne contact avec la personne qui serait avec toi, ainsi tu pourrais le rencontrer rapidement et commencer ce projet dans lequel tu plaçais énormément d’espoir. Tu voulais faire un bon projet, tu voulais être félicité pour cela pour prouver à tes parents de quoi tu étais capable. Qu’il prenne conscience que ce n’était plus un jeu mais bel et bien une réalité. Tu étais doué, bien que tu ne veuilles pas te vanter, mais si tu le pouvais tu ferais de ce talent un tremplin pour ton futur métier. Mais maintenant que tu connaissais l’identité de ton partenaire, tu ne savais pas comment le prendre. Toute joie t’avait quitté, sourire ne te venait même plus à l’esprit. Même ce piano qui était pourtant si proche de toi, ne pouvait rien faire pour te redonner ce sourire qui ornait tes lèvres il y a à peine quelques minutes. Tu l’avais regardé à son entrée, tu l’avais vu être aussi surpris que toi, bien que moins peut-être. Savait-il que c’était toi ? Ou avait-il deviné en entrant dans la pièce, après tout si tu avais un tant soi peu compter pour lui tu ne devrais pas être difficile à reconnaitre pour lui, non ? Enfin, bien sûr c’est ce que toi tu pensais, après chacun à sa manière de voir les choses, après tout. Et puis personne dans ce monde n’arrivait à penser comme toi réellement. Et puis, il y avait toujours cette question qui te passait par la tête, comment se faisait-il qu’il soit ici ? Tu ne l’avais jamais croisé, ni même entrevu. L’école n’est pourtant pas si grande que ça alors comment cela se fait-il. Tu avais presqu’envi de pleurer. Tu savais, ou du moins tu avais l’intime conviction que la personne en face de toi savait que tu le suppliais presque de te répondre qu’il s’était trompé de salle, qu’il n’était pas la personne que tu attendais. Cependant toute chance, tout espoir fut anéanti lorsqu’il prit la parole.

« Je fais malheureusement parti de la section chant. J’aurait espéré cependant que tu te sois trompé lieu »

Tu n’avais fait aucunement attention à la voix ou l’intonation pris par ton vis-à-vis. Tu n’osais même pas lever les yeux vers lui. C’était risible. Tu ne le vis donc pas trembler légèrement, tu ne te rendis pas compte que lui aussi semblait dérangé par cette rencontre. Tu ne savais plus depuis quand vous ne vous êtes pas vu, bien que tu aies la certitude que cela fait un bon moment. Tu aurais préféré ne jamais le rencontré. Tu te rappelais encore du jour où il t’avait laissé. C’est bête mais tu étais tellement attacher à lui, que tu en avais pleuré pendant des jours et des jours. Tes parents n’avaient rien compris et n’avait rien pu faire pour toi. Tes journées étaient toujours les mêmes et ils te regardaient, désespérant de ne rien comprendre et de ne pas pouvoir agir dans ce sens. Tu t’étais détesté dans ce temps-là, et tu avais une peur bleu que d’autre t’abandonne. Tu avais essayé de l’oublier, sans réellement trouver un moyen de le faire. Et puis tu avais pu trouver ton échappatoire dans la musique. La musique, cette magnifique façon de pouvoir s’exprimer face aux autres, de faire transmettre ce que l’on a envi. La musique était un moyen d’adoucir les mœurs, de pouvoir réunir les personnes dans un même but. C’est l’essence même de ce que devrais être ce projet. Mais allais-tu pouvoir y arriver maintenant que tu savais que tu étais avec lui ? Aurais-tu seulement le courage de venir le voir, lorsque tu avais du temps libre pour que vous puissiez travailler sur un morceau qui se départagera des autres ? Arriverez-vous à mettre ce différent, cette distance qui s’était lié entre vous de côté pour pouvoir travailler dans une bonne ambiance et la bonne humeur. Tu ne savais pas vraiment, mais tu l’espérais fortement. Car malgré tout, tu continuais de croire en ce projet, de continuer de croire qu’il allait te sortir de cette impasse, de cette question que tes parents te posent continuellement au niveau de ton avenir. Revenant à la réalité, quittant tes pensées, tu lève enfin les yeux vers lui.

« Effectivement, nous pouvons dire que tu n’étais pas le partenaire que j’attendais. Mais oui, je prendrais sur moi, le temps de ce projet. Et le travail devra, ou plutôt sera parfait. Il le faut. Et bien sûr garde toi bien en tête que je n’ai pas le choix et que je ne t’adresserai la parole que dans le cadre de ce projet. »

Tu ne voulais pas être méchant, ni même froid. Mais tu ne pouvais lui parler autrement. Pour toi c’était un moyen de te protéger. De te protéger de lui particulièrement. De faire en sorte qu’en dehors de ce projet, de ce travail de classe, il ne t’adresse pas la parole, qu’il ne vienne pas te voir. Tu n’étais pas encore près à lui parler vraiment, à lui pardonner cet abandon. Pourtant c’est de l’histoire ancienne, tu ne pense plus vraiment à lui comme de quelqu’un que tu aime plus que tout. Bien sûr tu l’aime encore, il serait anormal que tu n’es pas gardé de sentiments envers ce garçon qui avait été là pour toi dans un moment de ta vie où tu en avais grandement besoin. Malgré cela, il te fallait du temps. Tu n’avais pas pu lui cracher ta haine au visage, et c’est peut-être ça qui t’avait manqué pour pouvoir tourner la page et passer à autre chose. Finalement ce n’était pas si mal que vous soyez ensemble, tu avais enfin l’occasion de lui parler depuis ce jour. Tu pourrais lui faire comprendre qu’il t’avait énormément blessé, et que c’était difficile de pardonner à une personne dans ce cas là. Mais que tu allais faire un effort. Parce que tu voulais changer, tu voulais tout recommencer dans cette université. Bien sûr, il était hors de question que vous devenez de grands amis inséparables maintenant mais de se côtoyer pour le travail était déjà un grand pas. Tu te retourne et te place bien en face du piano. Tu n’aidais vraiment pas l’autre jeune homme dans sa démarche de vouloir bien faire les choses, mais il ne fallait pas beaucoup te demander pour un premier jour.

« Le piano-voix est une très bonne idée, et puis si je ne me trompe pas, fut un temps où tu étais grandiose quand tu y jouais. J’imagine que c’est toujours le cas. Nous pourrions commencer aujourd’hui même quelques ébauches d’idées. »

Tu voulais commencer le plus rapidement possible le travail, car il était à rendre dans pas longtemps. Et tu avais peur que vous ne puissiez pas le rendre à temps. Surtout si comme tu le pensais, il est possible que vous vous disputiez de temps en temps. Mais bon, ce n’est pas tout, tu aimais bien que les choses soient faites en avance. Tu attends qu’il prenne place et réfléchit de ton côté. La même question revenant encore et encore, tu te demande ce que tu dois faire. Ce n’est pas un mal d’être curieux n’est-ce pas ?

« Dis je me demandais, je ne t’ai jamais vu avant. As-tu une explication pour cela, ou tout comme moi tu trouve ça bizarre ? »

Voilà la question était dite, posée, tu espérais que l’autre te répond maintenant.

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